«  La SEEG : ce n’est pas «  bon », mais alors pas du tout « bon »

 La Société   d’Energie et d’Eau  du Gabon (SEEG) ne s’inscrit pas dans le registre des « bons » actuellement d’actualité et en vigueur dans le Pays. Avec qu’elle, ce n’est pas du tout «  bon » pour les ménages gabonais qui sont plongés tous les jours dans le noir. Et ce n’est pas « bon  pour le moral ». Ce n’est surtout pas « bon » pour leurs maigres réserves de vivres frais conservés dans les congélateurs. Pas du tout bon pour ces malades internés dans des hôpitaux sous soins intensifs. Que dire des morgues. Là- bas, cela ne sent pas du tout « bon » ? Que d’encre et de salive versés. Nul ne sait plus quoi dire. Toutes les pistes ont été explorées, jusqu’en Turquie d’Erdogan, en vain. On envierait le moment où, selon la bible, Dieu avait dit : « Que la lumière soit, et la lumière fut ». Difficile de savoir si Dieu lui-même vivait à cette époque dans les ténèbres. Là n’est d’ailleurs pas le sujet, même si les Gabonais auraient souhaité vivre à cette, lorsqu’il ne suffisait que d’une seule parole et la lumière vint.

On a donc exploré toutes les pistes afin que les Gabonais ne soient plus plongés dans le noir. Il fut un temps, un Gabonais cumulait les fonctions de Ministre d’Etat, ministre de l’Energie, en même temps Directeur Général de la SEEG. Ce fut pendant longtemps, bien avant que cette société ne soit privatisée. Des centrales hydro électriques ont été construites, à Kinguélé ; Tchimbélé, Poubara, pour ne citer que celle-là. Les a-t-on entretenues en termes de maintenance et de renouvellement des équipements ? Rien n’est moins sûr.

 L’équipe dirigeante de l’époque s’est plutôt installée dans le luxe et l’opulence, sacrifiant ainsi les intérêts du plus grand nombre. Et ce qui devait arriver arriva. La société a frôlé la faillite. Certains de ses cadres , ingénieurs de leur Etat, inspirés par leur mentor, n’ont pas trouvé mieux que de se convertir dans le prosélytisme religieux en créant des églises dites du réveil. Ils les tiennent toujours et amassent des fortunes en profitant de la naïveté et de la crédulité des esprits faibles. Peut –être ont-ils pensé que Dieu allait une fois de plus intervenir pour que la lumière soit.

Pour éviter la faillite, la SEEG a été privatisée sur conseils du Fonds de Misère Instantanée (le fameux FMI ou Fonds monétaire international). La procédure d’appels d’offres a été bien sûr bâclée et c’est la multinationale française Veolia qui en eut la concession, pour vingt (20) ans, contre toute attente, puisque de sources sûres, c’est toute une  autre entreprise qui l’avait emporté. Le trafic d’influence, les rétrocommissions ayant pris le dessus sur tous les autres critères objectifs.

Malgré tout, les clauses précisaient que le concessionnaire (Veolia) et le concédant (l’Etat gabonais) devaient financer au moins pendant une décennie un important plan de lourds investissements à Libreville, lesquels se chiffraient à hauteur de centaines de milliards de Francs CFA. De plus la multinationale française s’engageait à offrir un service d’eau et d’électricité et à un prix modéré, oubliant  la loi du capitalisme est celle de l’offre et de la demande, et que par conséquent les prix du Kilowatt ne pouvaient baisser tant que il y avait moins de consommateurs.

Ni la société Veolia, ni l’Etat gabonais, personne n’a honoré ses engagements et la concession s’acheva en 2017. Nul ne sut, par après, pourquoi le Ministre de l’énergie de l’époque, Monsieur Guy Bertrand Mapangou, pour ne pas le nommer, la reconduisit, quand bien même il venait de reprocher à la multinationale française de ne pas avoir tenu ses engagements. Ce fut à la stupéfaction de tout le monde .Et l’on comprit que quelque chose de louche était passée par là. Il a fallu attendre l’arrivée de Patrick Eyogo Edzang à la tête du département ministériel de l’énergie pour que Veolia plie ses bagages après résiliation du contrat. Quelque temps après, vint la bande à Laccruche. Tony Ondo Mba déjà connu dans la maison s’empara du dossier en tant que nouveau ministre de l’énergie. La SEEG fut de nouveau bradée, dans des conditions toujours opaques, à la faveur d’une autre multinationale. Veolia considéra qu’il s’est agi là d’une rupture abusive de contrat et menaça de saisir les instances arbitrales de Paris. Un règlement à l’amiable fut trouvé et l’Etat gabonais concéda de payer la bagatelle de cinquante (50) milliards de Frs CFA. Inutile de chercher à savoir s’il y a eu transparence dans cette affaire, lorsqu’on sait qu’elle a été gérée par les prédateurs de la bande à Laccruche.

Et maintenant que les Gabonais entrent dans l’ère de tout ce qui est « bon », force est de constater depuis bientôt deux ans, il n’y a toujours rien de « bon » du côté de la SEEG. Absence totale de fourniture d’eau dans plusieurs quartiers du « Grand Libreville », y compris au centre-ville, dans des zones tels London, Glass, Akébé-ville, Avéa, Nkembo, Sotéga ; délestages récurrents de courant électrique, ce qui plonge souvent toute la ville dans le noir, services quelconques dans les agences de la SEEG ; tout ceci n’est pas « bon pour le moral ». D’un administrateur à un autre, en passant par le scalpe des syndicalistes qui ne revendiquaient que leurs droits, il n’y a toujours rien de « bon ». La société est toujours dans le creux de la vague dans laquelle une kyrielle de cols blancs aux titres divers.

 Akure Davain, un soi-disant ex-opposant, est venu encore enfoncer le clou, pourrait-on dire. Comme d’autres cadres de la maison, il s’est, lui aussi, accroché aux mamelles de cette vache laitière, en s’octroyant des frais de missions au coût onéreux, tout en promettant pour plus tard le renouvellement des équipements et leur maintenance. Surtout sans mettre un terme aux pratiques peu orthodoxes qui y ont cours : existence de multiples entreprises prestataires  des services dont les prometteurs ne sont que ces cadres ; détournements du paiement des consommations des compteurs Edan ; distribution d’eau dans de nombreux quartiers du « Grand Libreville » par des Ouest-Africains qui n’en sont que des prête-noms.

Tout est ici bien éloigné du « bon », sauf s’il va falloir, une fois de plus, faire appel au  bon Dieu

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