Fin de la Transition : Quid du CTRI ?

C’est au nom du « CTRI » que les militaires ont pris le pouvoir dans la nuit du 30 août 2023. Entendre par là : « Comité pour la Transition et la restauration des institutions ». Organisation presque secrète, elle ne se manifestait publiquement rien que par des « communiqués 0000 ».

 Généralement vêtus de treillis, on ne reconnaissait les silhouettes de ses membres rien que pendant les cérémonies officielles. On aurait dit un ordre mystérieux tant nul ne sait jusqu’à ce jour quelle est sa configuration exacte. Il y aurait-il des civils ? Difficile de le savoir.

Il, le CRTI, avait promis de restaurer les institutions. Un rêve évanoui. Il avait également promis, de la bouche même de son chef, Brice Clotaire Oligui Nguema, de rendre le pouvoir aux civils après organisation des élections inclusives et transparentes. C’était publiquement et solennellement le 04 septembre 2023. Là aussi, on se rend bien compte aujourd’hui que ce n’était que des promesses vaines, des illusions.

 Pourquoi, après avoir constaté que les résultats de l’élection présidentielle du 26 août 2023 avaient été « tronqués »,  il n’a pas rendu publics les vrais, et  s’est gardé de ne pas confier le pouvoir au véritable vainqueur  qui, vraisemblablement, s’appelait Albert Ondo Ossa?

 Ces questions restent pendantes et taraudent bien des esprits. Et d’aucuns semblent être convaincus de l’existence d’un autre « ordre » qui agirait en secret dans l’ombre du CTRI. La preuve, et le ministre Hermann Immongault l’a déclaré de vive voix : « l’élection présidentielle met un terme à la Transition », sans dire ce qu‘il en est du CTRI. Ce dernier continue –t-il d’exister ? Personne n’en parle et aucun voile n’est levé là-dessus. Cet ordre soutient-on, se profile du haut des Plateaux Batékés et semble avoir joué un rôle prééminent au moment du coup d’Etat du 30 août 2023.

 Du coup, l’opinion est partagée. D’aucuns trouvent que ce « Comité », constitué essentiellement de militaires, a libéré le Gabon, du fait d’avoir déchu Ali Bongo Ondimba du pouvoir. D’où le fameux « coup de la libération ». Cependant que d’autres dépeignent ses membres comme des autocrates, des despotes assoiffés de pouvoir qui abusent de leur puissance militaire et de leurs richesses, tout en manipulant à leur gré ceux-là qui leur ont fait allégeance, le tout sur inspiration d’une organisation beaucoup plus secrète et aussi puissante, constituant la colonne vertébrale du nouveau pouvoir. C’est dernière thèse qui soutient l’hypothèse selon laquelle ce « coup de libération » n’a été rien d’autre qu’une « révolution de palais »

 L’histoire tranchera un jour.

Quoi qu’il en soit et objectivement, il est difficile de ne pas admettre que le CTRI a  achevé ou ouvert certains chantiers, au point où l’on se demandait à quoi servait finalement le gouvernement de Transition. La Transition étant parvenue à son terme et le CTRI n’ayant plus de raison d’exister, même s’il n’a restauré aucune institution républicaine, le décor avec des pancartes annonçant des œuvres de ce CTRI va –t-il disparaitre pour laisser  la  place à des chantiers dont le maître d’œuvre serait un gouvernement de la République ?

Rien n’est moins sûr, tant que l’ombre d’un ordre secret se profilera derrière le CTRI

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