Logiquement, les convictions politiques viennent avant l’action, l’acte ou tel et tel positionnement. Les marxistes l’expriment en d’autres termes en disant : « la théorie guide la pratique et la pratique justifie la théorie ».
Les actions, les actes posés, et le positionnement de la plupart des acteurs politiques gabonais du moment contredisent et prennent à contrepied ces principes. Ils en sont même aux antipodes. Au sein du paysage politique gabonais, on se renie, on se suicide très vite politiquement et on arbore aussitôt une nouvelle tenue d’apparat selon les circonstances, au gré de ses propres intérêts et de ses ambitions personnelles. Il n y a ni convictions ni principes. Seule l’odeur que dégage la nouvelle « soupe » oriente et guide.
Concernant les dirigeants du pouvoir prétendument déchu, qui aurait pu imaginer il y a plus d’un an, que les Pdgistes bon teint, ceux que l’on croyait purs et durs, ces inconditionnels d’Ali Bongo, lesquels chantaient des louanges à sa gloire, se prosternaient devant lui et ne juraient que par le « Distingué Camarade Président » ; qui aurait pu imaginer, disions-nous que ces derniers allaient vite retourner leurs vestes pour s’aplatir devant un CTRI censé leur avoir arraché le pouvoir ?
A la place d’ « Ali Bongo Ossu », « Ali Bongo Dūmā », « Ali Bongo Milôlô » » « Ali Bongo Oka », « Ali Bongo Mbê Mbê », les slogans scandés aujourd’hui sont devenus : « CTRI Ossu », » CTRI Dūmā », « CTRI Milôlô », « Oligui Oka », « Oligui Mbê Mbê ».
C’est ce que l’on a entendu, des mêmes, lors du bal des hypocrites du 12 octobre 2023 dernier. Et avec un tel spectacle, d’aucuns continuent à parler de « coup de la libération ». Les mots n’ont plus de sens. Voilà des Hommes et des femmes qui détenaient le pouvoir et qui souffrent aujourd’hui du syndrome de Stockholm, en applaudissant et en chantant des louanges à la gloire de ceux-là qui sont censés leur avoir arraché ledit pouvoir.
Qu’en pense le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, lui qui connait très bien tout ce beau monde et qui sait à quel degré ils adulaient son ancien patron ? L’hypocrisie et l’opportunisme sont tellement à leur compte qu’il ne peut s’en rendre compte, lui qui les a vus faire des courbettes, se ridiculiser, se prostituer politiquement pendant les quatorze (14) ans du magistère d’Ali Bongo Ondimba.
Il y là l’une des manifestations de l’exception politique gabonaise, laquelle prouve qu’il n’
y a nullement eu un « coup de la libération » et qu’en fin des comptes, le pouvoir reste dans les mains des mêmes. exceptions près.
Du côté de ce qui semblait être un autre pôle de l’échiquier politique du pays, c’est-à-dire l’opposition, les arguments étaient du béton lorsqu’il s’agissait de pourfendre lé régime d’Ali Bongo Ondimba. Il était accusé, ce régime, d’être une monarchie qui ne disait son nom, de bafouer les règles les plus élémentaires de la démocratie, de fouler au pied les libertés fondamentales, d’avoir constitutionnellement taillé la loi fondamentale du pays aux seules mesures du monarque Ali, tout en verrouillant la voie de l’alternance.
Aujourd’hui, il est proposé un projet de constitution qui personnifie la fonction de chef de l’Etat ; viole de plus en plus le sacrosaint principe de la séparation des pouvoirs, en réservant au chef de l’exécutif, le Président de la république, les prérogatives de dissoudre l’Assemblée nationale et de présider le Conseil supérieur de la magistrature.
De tout cela, les opposants radicaux d’hier ne trouvent plus à redire. Pour eux, tous ces aspects renforcent la démocratie et l’Etat de droit, et garantissent l’alternance.
Une autre manifestation de l’exception politique gabonaise, vous l’avez certainement compris.
Il y ‘a mieux. Parmi les ex opposants qui ont fait allégeance au CTRI ; il y a des femmes et des hommes issus de couples mixtes, avec l’un des géniteurs d’origine étrangère ; des binationaux ; des personnes en situation de handicap ; des personnes marié (es) un étranger ou une étrangère ; des personnes âgées de moins de 35 ans ou plus de 70ans ; toutes ces personnes ont décidé de s’autoflagellés en soutenant un projet de constitution qui va contre leurs propres intérêts, en ne pensant qu’aux strapontins que peut leur réserver le CTRI et son chef.
Troisième manifestation de l’exception politique gabonaise. Presqu’une anomalie.se suicider politiquement jusqu’à ce point est la plus grave des formes de l’opportunisme.