Le Pape François s’en est allé dans l’au-delà. Il est probablement en route pour le paradis où il rejoindra Dieu dont il était le représentant sur terre, du moins c’est ce que proclament les Occidentaux. Ce dernier aurait été le seul Pape non originaire d’un pays l’Occident Judéo-chrétien. Il était, pour ceux qui ne le savent pas, argentin. Il n’a représenté Dieu sur la terre des hommes rien que pendant une douzaine d’années.
Ainsi l’impose l’Eglise catholique romaine. Dieu ne peut être représenté sur terre que par un descendant de Japhet, le Pape François l’était, quoique né dans l’hémisphère sud. Surtout pas par un descendant de Cham, ce fils de Noé, aïeul des Noirs d’Afrique, qui avait été maudit par son père, sur recommandation de Dieu, pour s’être moqué de sa nudité.
A cause de cette malédiction, la même qui a justifié la Traite négrière, le colonialisme et l’apartheid, il y a de fortes chances qu’un de ces Noirs d’Afrique ne soit jamais élu Pape. L’Eglise risquera un éclatement et c’en serait fini de son unité. Une unité qui fut chère à l’Evêque Irénée de Lyon, principal artisan des textes connus aujourd’hui. Ce dernier s’était attelé à imposer une seule Eglise « catholique », c’est à dire universelle, fondée sur la tradition apostolique et sur les écritures. Il lui avait fallu préalablement définir et fixer une fois pour toutes le contenu du message écrit qui allait servir de canon
Revenons sur cette prétendue malédiction des Noirs d’Afrique. Elle avait été relatée par la Bible, avant qu’elle ne suscite des polémiques ayant forcé de la supprimer dans la version actuelle. Il faut dire que cette Bible, dont se servent tous les chrétiens du monde entier, en tant que support des « paroles divines », est le fruit d’une sélection presque continue de textes anciens, un choix d’ouvrages relativement arbitraire, d’où certains de ces textes furent délibérément exclus. On sait par exemple et rappelons-le, qu’en 367, l’évêque Athanase d’Alexandrie dressa la liste des titres destinés par exemple à former le Nouveau Testament, liste que ratifièrent le Concile d’Hippone en 393, puis celui de Carthage quatre ans plus tard. Ainsi naquit le livre connu aujourd’hui, fruit d’une sélection, œuvre humaine, et non divine.
Un personnage historique fit beaucoup pour ce christianisme universel. Son nom : Constantin. Selon la tradition ecclésiastique, ce dernier avait hérité de son père un penchant marqué pour le christianisme. Dans la réalité attestent certains historiens, ce goût devait être lié de très près à des questions d’intérêt, car les chrétiens étaient alors nombreux et il avait besoin de tous les soutiens possibles contre Maxence, son rival au trône impérial de Rome.
Victorieux, Constantin réunit à Nicée en l’an 325, le premier concile œcuménique qui fixa la date de Pâques dans le calendrier liturgique, définit l’autorité des évêques et décréta par vote, dans la proportion de 218 voix pour et deux contre, que Jésus était un dieu et non un prophète mortel. Ainsi le fils fut-il défini comme étant de même nature que le Père.
Il ne s’arrêta pas là Constantin. L’année qui suivit le concile de Nicée, il décida de la destruction et de la confiscation de toutes les œuvres païennes et selon lui hérétiques, puis alloua à l’Eglise un revenu fixe et installa l’évêque de Rome dans le Palais de Latran, lequel devint le Pape censé aujourd’hui être le représentant de dieu sur terre.
Précisons que c’est en l’an 384 seulement que l’évêque de Rome se nomma lui-même « pape » pour la première fois.